Le festival

[BAND] John Dear (CH)

John Dear

John Dear -c- Seb KohlerDans le monde de John Dear, le blues décharné froisse la bienséance dans des costards taillés à la machette et les desperate housewives se tapent des routiers contre des juke-box en leur crachant des alexandrins sur l’épaule. Oui, John Dear est un connard.

Un connard dont la carcasse anguleuse gravit son époque en plantant des riffs dans le roc. Parce que John Dear, ladies and gentlemen, est un groupe de rock.

Sous sa barbe de redneck à croix blanche, se cache le nouveau fantasme sonique de Catia Bellini et Guillaume Wuhrmann. Deux inséparables qui n’ont plus vingt ans, mais qui se sont payé une éternité en racontant l’épopée de leurs antihéros imaginaires. Après avoir sublimé Zorg sur toutes les scènes helvètes avec des refrains pop cramés au feu de bois, ils ont convié John à marcher sur les braises.
Deux têtes, quatre bras. Et si Guillaume a voulu se lover contre son timbre goudronneux, Catia lui a tenu le crachoir dans la peau d’Alma June. La fiction, toujours, pour apprivoiser cette saloperie de réalité. Dans leur petite baraque jaune, durant plus d’une année, ils ont respectivement envoûté guitare et batterie, digéré les Black Keys, Jack White et leurs descendants, en plongeant leurs phalanges dans le classic rock 80’s et en buvant des couchers de soleil au goulot.

​Sous ce nom qui sent bon l’Amérique rurale et brutale façon « Deliverance », mais aussi la sueur et l’huile de tracteur, se cache donc un duo lausannois hautement inflammable. Leur carburant, savant cocktail de rock garage primitif, blues électrique et folk sauvage, dynamite tous les publics qui viennent se jeter sous leurs bottes crottées.  On va se délecter de casquettes Seasick Steve, de riffs ZZ Top, de shorts à la Angus Young et  d’un line-up qui fleure bon les Black-Stripes-White-Keys. John Dear se lance et la pétoire n’est pas prête de s’arrêter! Catia Bellini & Guillaume Wuhrmann viennent enfin mettre le feu aux poudres de Crissier.

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Photos (c) Seb Kohler