Le festivalle monde du blues

FARIS : Touareg Blues Trio (29 mai)

Quand je me perds dans le désert de tourments, dans lequel il n’y a pas d’amour et il fait sombre.
Accompagné de solitude, je marche dans l’obscurité, à la recherche d’un souhait que l’âme n’arrive pas à atteindre.
– Faris / Imarhan N’Tinezraf.

Voilà à peine une vingtaine d’années que les scènes mondiales se sont vues surprendre par une nouvelle musique, dominée par les riffs en arpèges de guitares électriques tintantes sans être propres et les récitatifs légèrement psalmodiés de choeurs masculins : l’ichumar, ou musique de guitare touarègue. Fruit de la rencontre en exil des poètes épiques Kel Tamasheq avec les musiques de Jimmy Hendricks et de Bob Marley, elle s’était développée depuis les années 70 au coeur du désert comme un chant de lutte culturelle et politique.  Interdite par les gouvernements régionaux, elle ne circulait guère que localement, sous le manteau, sous la forme de cassettes enregistrées sur le vif lors de réunions d’amis, de parents et de frères d’armes – ce ne sont que les trop brèves trêves des années 1990 et 2000 qui en auront permis la révélation.

Malgré de nombreuses différences formelles, l’ichumar, musique minimale, retenue, intense, de dignité dans l’aliénation et la pauvreté, converge en bien des points avec le blues. Ses mélopées projetées et sonneries de guitare minimalistes rappeleront à beaucoup un Junior Kimbrough. Surtout peut-être, le coeur de l’ichumar est l’assouf – solitude, abandon, nostalgie : l’émotion traditionnelle de la poésie touarègue, encore intensifiée par l’exil – comme le coeur de la musique blues est l’émotion blues.

faris cover HD

Faris Amine, un italo-touarègue familier du désert, formé à l’ichumar par Tinariwen, Tartit et Terakraft, ses fondateurs, mais aussi au jazz par son oncle dès son enfance, est dans une position privilégiée pour explorer ces convergences.

Il l’a fait dans son nouveau disque Mississippi To Sahara avec Leo Bud Welch, invité d’honneur du Blues Rules 2014, et le fera en trio sur la scène du Blues Rules 2015.

►► Billetterie du #BRCF2015

leo welch & faris © Giacomo Lagrasta

MISSISSIPPI TO SAHARA :
1 – OULHAWEN WIN TIDIT (Death Letter) Son House.
2 – ALWAQ SEMMAN (Hard Times Killing Floor Blues) Skip James.
3 – ASSOUF ID NEKMAM (Trouble So Hard) Vera Hall / Alan Lomax.
4 – IMISKAY IDJOLEMAN (Motherless Children) Felix Dukes.
5 – AGHREGH YALLAH (Jesus Is On The Mainline) Fred McDowell.
6 – INEZDJAM (Grinnin’ In Your Face) Son House.
7 – OULH ESSAYAQ (Feel Like Going Home) Muddy Waters.
8 – ALKHORIYA (Since I’ve Laid My Burden Down) Traditionnal.
Bonus tracks featuring Leo Welch:
9 – WAR TOYED (No More, My Lord) Traditionnal.
10 – MA IHAN IMAN NAGADEM (The Soul Of A Man) Blind Willie Johnson.