A la rencontre du plus authentique des Blues, là où tout a commencé…
Les Hills, cette partie nord du Mississippi, coincée à l’ouest par le riff de Coctaw et au nord-est par les Appalaches, ancienne terre des indiens Chickasaws, avait la particularité de ne pas subir les violentes inondations des plaine du Mississippi, et furent donc une des première zones de culture du coton au début du XIXe siècle ; et par-là même une des premières terres d’arrivée d’esclaves africains.
Peu de temps après la guerre civile, au début de la deuxième moitié du XIXe siècle, le gouvernement opére de gigantesques travaux pour contenir les crues du fleuve et ainsi rendre cultivable le Delta.
La première conséquence fut la migration de familles blanches venant de Louisiane et des Hills, accompagnées de leurs esclaves. Ce premier mouvement aura deux impacts sur cette région des collines du nord, la baisse démographique et la baisse de la valeur des sols – surtout face aux grandes exploitations naissant dans le Delta.
Le Delta connait donc un boum économique et simultanément un boum démographique et migratoire, fortement aidé par la circulation via le Mississippi. Cette accélération de la vie permet également un plus gros mélange culturel, et une évolution de la musique, notamment avec les déplacements des artistes, le bourgeonnement des salles de spectacles, l’apparition des juxe-boxes et des disques. On y voit naître les talents de Charley Patton, Willie Brown et plus tard Robert Johnson, puis B.B. King et Muddy Waters…
Par comparaison, les Hills s’isolent quelque peu, du fait de l’éloignement du fleuve et du manque de développement économique peu de gens y migrent. La population noire profitant de la baisse du prix des terres accède à la propriété et se sédentarise.
Peu de développement et une sédentarisation des familles, un isolement vis-à-vis du développement culturel du Delta, ce sont les causes de la préservation d’une musique peut-être plus accrochée aux racines africaines, avec les effets de dominance de percussions, de drum talking, d’instrumentation à corde sympathique (corde libre) comme le diddley bow, de complexes à cordes – les string bands – et ainsi également de préserver dans le paysage musical les formations de fife & drum (fifre et tambours) et les usages des banjos et des violons dans la musique noire.
A l’instar des Hemphill, McDowell, Turner, Burnside et Kimbrough, la famille étant au centre de la vie, les rassemblements communautaires également, on peut parler d’une véritable transmission orale de la musique de générations en générations, perpétrant ainsi ce style de North Mississippi Blues.
Depuis 5 ans déjà, nous avons à coeur de vous faire découvrir et redécouvrir les origines du Blues en invitant chaque année au Blues Rules Crissier Festival des artistes jouant dans ce style bien particulier : une fenêtre ouverte sur le Mississippi.
Cette année, nous nous sommes associés au North Mississippi Hill Country Picnic, festival 100% North Mississippi Hill Country Blues, organisé par Kenny & Sara Brown depuis 2005, et faisons venir à cette occasion des artistes inédits ou rares en Europe : Kenny Brown (bien sûr), Alvin Youngblood Hart, Little Joe Ayers, Eric Deaton et Bill Abel (ainsi que le batteur Wallace Lester).
Voici également un petit aperçu du NMSHCP lors de mes voyages dans les Hills :
Retrouvez l’ensemble des communiqués de presse du Blues Rules ICI.
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