Berne, Berne. Quand la caravelle Blues Rules se pose, l’hôtesse n’annonce pas « Capitale fédérale de la Suisse », mais « Capitale mondiale du Trash Blues Rock’n’Roll ».
Pour beaucoup de vieux rockers et de jeunes blueseux du Japon à la Nouvelle-Zélande ou à l’Arizona, Berne, en effet, est connu avant tout comme le siège du légendaire label Voodoo Rhythm, modèle d’indépendance, de style et d’humour – à l’heure du désamour envers le business de la musique, le seul label sans doute dont des milliers de mélomanes se fassent tatouer le logo. C’est Voodoo Rhythm qui a fait connaître nombre de chouchous du Blues Rules comme Reverend Deadeye, Bob Log III ou Possessed by Paul James.
Et au cœur de cette toile de passion et de musique, le fondateur du label, le Reverend Beat-Man, one-man-band féroce et jovial de retour au Blues Rules qu’il avait embrasé en 2012.
Qui est Beat-Man, entre sincérité désarmante et grand-guignol pudique, entre punk blasphématoire et gospel déchirant, entre grossièretés joueuses et subtilités cachées ? Peu importe, quand sur le boom-tchak brinquebalant et le riff grinçant la voix grondante et chaleureuse se tend, rage et supplie… « Get on your knees ! » Il est bien difficile de rester debout.
Le Reverend Beat-Man a dévoré le gospel
Le Reverend Beat-Man a dévoré le gospel, comme il avait de longtemps dévoré punk-rock et psychobilly, et il nous le régurgite comme le loup régurgite la viande à ses louveteaux : transmuté, chaud, et intensément nutritif pour l’âme affamée.
En cette édition spéciale gospel du Blues Rules va resurgir, sans doute, une question mainte fois posée : le Reverend Beat-Man est-il un vrai révérend ? Croit-il en Dieu, ou en le Diable, ou en l’homme ?… Ça dépendra de vos définitions de « Vérité » et « Croyance »…
(c) Photos : C. Losberger
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