Du barbu à nouveau, trois gaillards campés sur scène, concentrés, attentifs, étalés en éventail batterie-harmonica-guitare pour maintenir le contact visuel, les signaux discrets d’une cohésion constante. Deux mesures de frappe, la guitare insère ses riffs, harmonica, voix… C’est parti pour The Marshals.

The Marshals, c’est un peu nos hillbillies français, trois gars de l’Allier, d’origines rurales, qui depuis quatre albums déjà font sonner la scène régionale d’un blues-rock sec et parfaitement calé. Réitérations précises et inlassables des riffs, implicitement maintenus jusqu’au cœur de breaks économes, assise rythmique solide où s’imbriquent batterie puissante, guitare rugueuse, harmonica profond et le baryton scandé de la voix, le trio est une mécanique huilée lancée à l’assaut des musiques américaines, parcourues de fond en comble dans un enchaînement fondu de citations, du Howling Wolf période Chess à Hendrix et aux Black Keys.

Du blues, beaucoup, mais aussi du rock, quelques clins d’œil vers le garage et le psyché, une ombre de country et de southern rock, rassemblés dans un Americana électrique, avec une patte qui sent toute l’expérience du réseau des petites salles accumulée sur près d’une dizaine d’années. The Marshals, enracinés à la fois dans un terroir assumé et un Far West rêvé, amènent une vibration française à un son typiquement américain.

Et c’est comme si la pulsation des instruments devenait le ronronnement de moteurs, trois copains las de la rouille de leur friche industrielle, mais l’emportant quand même sur leurs bottes, se lancent dans un road-trip sur leurs Harley Screamin’ Eagle, roue dans roue, cœurs dans un même battement. La route file tout droit à perte de vue, trait de goudron noir coupant un plateau constant écrasé de lumière.
Vous êtes partant pour la balade ?

A découvrir vendredi 19 mai en clôture de la première soirée sur la scène du Blues Rules Crissier Festival 2017.
► Billetterie | Facebook