Chaque année le Fleuve Mississippi se jette dans le Lac Léman : Welcome to Crississippi !
Et oui, bienvenue à Crisser-Mississippi, avec son lot de représentants locaux :

Une branche du vieux chêne.

Un peu plus de 60 ans ; 50 ans à jouer dans les parties des fermiers du Nord Mississippi, avec les Burnside, Kimbrough, Hemphill, Turner. Presque 45 ans sur disque.
Son blues est boogie, piétinant, inlassable, modelé par son enfance au tambour basse – et fluide, improvisé, fleurissant en courtes phrases, comme le fifre.
Sa voix se pose, énonce, feule un instant, puis traîne, presque chevrote, au-dessus du rythme, presque hors du rythme, qui semble menacer de se perdre… et se recale sans effort : la liberté des vieux bluesmen, à la précision gravé dans leurs articulations noueuses par des décennies à jouer toute la nuit, chaque samedi.

En 2018, R.L. Boyce était nommé aux Grammy’s Awards dans la catégorie Best Traditionnal Blues Album.

Fife & Drum Band

Flottant sur la côte de Crissier comme il le fait à travers les collines du Nord Mississippi, à nouveau cette année ce sont les riffs du fifre, comme le chant d'un « blue bird », qui appellera de loin à la fête, et les trépidements polyrythmiques entrecroisés des tambours qui chalouperont notre pas, se hâtant vers la scène. Au-delà du blues des vérandas et des juke joints, au-delà des spirituals des petites églises, le fife and drums, la plus fondamentale, et hélas aujourd'hui la plus rare, des musiques afro-américaines.

[Sharde Thomas, au fifre et à la voix, s'est développé depuis son premier passage à Blues Rules (et premier passage en Europe) de la jeune prodige choisie par son grand-père pour lui succéder en une musicienne accomplie, subtile, à la carrière internationale et aux collaborations multiples – mais elle n'a rien perdu de l'élan souriant et spontané qui nous avait tous fait l'adopter.]

Le blues du Nord Mississippi, c'est une affaire de famille, au sein desquelles chacun à sa patte propre.

On se souvient l'an dernier de deux des Kimbrough, Robert – groove subtil – et Cameron – fulgurances émotionnelles. Cette année, c'est la mère de Cameron qui représentera le clan.
Sa patte spécifique ? Un demi-siècle après Howling Wolf, ce surnom est encore souvent décerné comme un titre à un(e) blues(wo)man par ses pairs : Wolf signifie une voix puissante, un soupçon de menace, une pulsation comme la démarche d'un fauve, et une immense présence.
Pour l'occasion, le Wolfpack sera composé de Cam Kimbrough (guitare) et Anthony Sherrod (batterie).

Enfin ! Le principal représentant actuel du blues de Clarksdale,

maillon critique entre la génération Big Jack Johnson et ces jeunes brûleurs de planches qui surgissent depuis quelques années de nulle part – et sont ses élèves.
Irrésistible Delta Blues électrique moderne, forgé dans le live des bars de phrasés soul, d'envolées à la BB King, des accents et techniques de Chicago, de Memphis, de Houston et de Shreveport, de l'influence toujours présente du gospel, fondus et ramenés au service de l'essence du Delta, le groove, obstiné, charnel, vital.

Le Blues Rules Crissier Festival 2018 accueillera aussi :
► 3 autres groupes américains
► 4 groupes suisses & 1 DJ
► 3 français et un anglais

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